Revue des marchés du troisième trimestre de 2023

Au troisième trimestre de l’année, la hausse des taux d’intérêt et des taux des obligations du Trésor américain a eu une incidence considérable sur les actions américaines, canadiennes et internationales. 

  

Les taux d’intérêt ont encore une fois joué un rôle important durant le trimestre, et les actions ont pâti. Aux États-Unis, le taux de l’obligation du Trésor à 10 ans a atteint un sommet inédit en 15 ans, ce qui a fait chuter les cours des actions et a plombé le rendement des titres à revenu fixe. Les actions canadiennes et américaines et la plupart des actions internationales se sont repliées. 

Les taux obligataires en Amérique du Nord ont affiché une tendance haussière, l’inflation persistante et les inquiétudes causées par la dynamique de l’offre et de la demande pesant sur les marchés de titres à revenu fixe. L’inflation au Canada, qui est maintenant principalement alimentée par les prix du pétrole et la hausse des frais d’intérêt hypothécaires, a surpris par sa vigueur. Dorénavant, les hausses de taux ne seront probablement plus aussi efficaces pour lutter contre l’inflation. 

Le dollar américain a été particulièrement solide par rapport aux principales monnaies durant le trimestre, alors que le dollar canadien s’est apprécié modestement par rapport aux autres monnaies

Actions canadiennes 

Durant le trimestre, l’indice composé S&P/TSX a perdu 3,05 %, les secteurs de l’énergie et de la santé étant les seuls à inscrire des gains. Le prix du pétrole (mesuré par le prix de référence WTI) est passé au-dessus de 90 $ US le baril, ce qui a contribué à la performance du secteur de l’énergie.

Les actions canadiennes ont été volatiles au cours du trimestre et, malgré les gains des titres pétroliers, elles ont fini par se replier comme ailleurs dans le monde.

Le fournisseur de solutions de centres de données et fabricant de puces Celestica est le titre qui a le plus contribué aux résultats durant la période, l’euphorie autour des technologies d’IA lui faisant faire un bond de plus de 73 % durant le trimestre. 

Actions américaines

L’indice S&P 500 a chuté de 3,65 % durant le trimestre, et seuls les secteurs de l’énergie et des services de communication sont parvenus à inscrire des gains. 

Malgré les progrès appréciables de l’indice de référence américain durant la première moitié de l’été (hausse de 19,5 % en cumul annuel au 31 juillet), l’augmentation des taux des obligations du Trésor américain et leurs conséquences possibles ont retenu l’attention des investisseurs. La montée des taux a pesé sur les valorisations boursières, et l’indice a retraité vers la fin du trimestre. Il a terminé en recul de 6,56 % par rapport à son sommet de la fin juillet pour ramener le rendement sur 9 mois à 11,68 %.

Actions internationales

Comme les autres actions mondiales comparables, les actions internationales ont principalement perdu de la valeur en raison des pressions exercées par la hausse des taux obligataires. L’indice EAEO (Europe, Australasie et Extrême-Orient) a chuté de 4,71 % durant le trimestre, en dollars américains (2,44 % en dollars canadiens). 

La monnaie a été un obstacle pour les marchés internationaux : face à la fermeté du dollar américain, on a noté une faiblesse généralisée des indices régionaux. 

Certains pays ont quand même enregistré des rendements positifs en monnaie locale. Par exemple, les actions japonaises mesurées par l’indice TOPIX se sont appréciées de 1,52 % en yens, mais ont perdu 1,93 % en dollars américains.

Titres à revenu fixe

Les taux obligataires ont augmenté durant le trimestre, alors que les banques centrales mondiales restaient intraitables. L’inflation, toujours supérieure à 3 %, est plus persistante que certains le prévoyaient. En conséquence, les marchés doivent accepter que les taux d’intérêt vont rester élevés plus longtemps, ce qui fait monter les taux à long terme.

L’indice Bloomberg Global Aggregate a reculé de 3,59 % en dollars américains, alors que l’indice obligataire universel FTSE Canada a retraité de 3,87 %. Les obligations américaines à rendement élevé ont dégagé un rendement modeste, l’indice ICE US High Yield avançant de 0,51 % durant le trimestre, en dollars américains (2,72 % en dollars canadiens).

Perspectives pour le reste de l’année

La hausse des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation fait grimper les taux à long terme et mine les valorisations des obligations et des actions. Par contre, les marchés américains, qui sont comparativement plus chers, pourraient pâtir davantage que les actions canadiennes et internationales. 

Malgré la hausse des taux durant le trimestre, les obligations demeurent un outil de diversification de choix pour les portefeuilles, et les titres à revenu fixe restent attrayants en raison de leurs taux qui atteignent des niveaux inégalés depuis des décennies.

À l’aube du dernier trimestre de l’année, nous sommes confrontés à une inflation plus persistante que prévu, à des craintes accrues de récession et à une réévaluation des ratios boursiers devant la perspective d’une période prolongée de taux d’intérêt élevés. Bien qu’une approche diversifiée pourrait s’avérer judicieuse, nous ne sommes pas pour autant pessimistes à l’égard des actions. Les marchés internationaux et émergents restent prometteurs pour les besoins de diversification, et des prises de bénéfices dans les marchés boursiers américains fortement valorisés pourraient être profitables.