Il suffit parfois de trois mois pour assister à un renversement de tendance. Le premier trimestre de 2022 contrastait nettement avec la manière dont les marchés ont clôturé l’année 2021. Plusieurs indices boursiers se sont retrouvés en territoire de correction, les taux obligataires ont grimpé de façon marquée (et les prix des obligations ont chuté), et les banques centrales ont commencé à relever leurs taux.
L’évènement le plus frappant du trimestre a probablement été l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui est avant tout une tragédie humaine. Cette guerre a été un catalyseur clé de la volatilité des actions, des titres à revenu fixe et des produits de base.
Malgré cette faiblesse au début de l’année, les perspectives pour les actions pour le reste de 2022 se sont améliorées. Les valorisations boursières sont plus intéressantes après le recul du premier trimestre. Des corrections sont inhérentes à un marché boursier fonctionnant normalement. Bien que désagréables, des corrections non liées à une récession ont par le passé présenté des points d’entrée attrayants pour les investisseurs.
Actions canadiennes
L’indice composé S&P/TSX a progressé au cours du trimestre, surtout grâce au secteur de l’énergie. Le prix du brut a gagné 33 % au cours du trimestre en raison d’une offre mondiale resserrée et du risque géopolitique. Le secteur des technologies de l’information a tiré de l’arrière alors que les actions technologiques ont subi des pressions à la baisse dans un contexte de hausse des taux.
Actions américaines
Si l’on exclut le marché baissier de 2020, l’indice S&P 500 a subi sa première correction depuis 2018. Après avoir baissé de 13 % au cours du trimestre, l’indice S&P 500 avait réussi à récupérer plus de la moitié des pertes à la fin du trimestre. Sans surprise, les actions les plus onéreuses ont été les plus touchées. L’indice composé NASDAQ a connu une baisse encore plus marquée (-21 %), les actions technologiques à valorisation élevée ayant chuté en raison de la hausse des taux d’intérêt. À la fin du trimestre, seuls les secteurs de l’énergie et de l’industrie avaient enregistré des gains.
Actions internationales
Les marchés des actions internationales ont chuté au cours du trimestre en raison du ralentissement de la croissance en Chine et de l’intensification du risque et des perturbations attribuables à la guerre en Ukraine. Le rendement moins robuste des actions chinoises, découlant en partie du confinement partiel de Shanghai, a pesé sur l’indice des marchés émergents. L’Europe, en raison de sa dépendance envers l’Ukraine et la Russie pour ses importations d’énergie, a été touchée par la guerre.
Titres à revenu fixe
Les marchés obligataires ont fléchi pendant le trimestre, car la hausse de l’inflation a fait grimper les taux, tout comme les attentes à l’égard des banques centrales. Les indices de référence des titres à revenu fixe canadiens et mondiaux ont dégringolé à mesure que les taux ont augmenté. Aux États-Unis, les obligations à rendement élevé et les obligations de sociétés de première qualité ont également baissé au cours du trimestre. La Banque du Canada, la Réserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre ont toutes relevé leur taux directeur durant le trimestre tout en indiquant qu’elles procéderaient à des hausses en série en 2022, dans le but de contenir l’inflation.
Perspectives économiques
Pour le reste de 2022, la croissance devrait très probablement ralentir comparativement à la frénésie observée en 2021. L’Amérique du Nord fait preuve d’une bonne dynamique économique sur les plans du secteur manufacturier, du logement et de la main-d’œuvre.. Mais l’Europe court le risque d’une récession émanant de la guerre en Ukraine, alors que les confinements en Chine ont ralenti la croissance.
Toutefois, dans l’ensemble, à part l’incertitude causée par le risque géopolitique, les perspectives pour le reste de 2022 demeurent prometteuses.